mardi 8 février 2011

Retours sur image, septembre 2004 : "Un peu d'histoire"

Bâti là où le ruisseau d’Eyllieu rejoint celui du Valchaud, le village de Saint Montan est, comme Rome, entouré de collines.
L’une de ces collines, située au sud-ouest du village, se remarque par l’importante végétation qui la recouvre : c’est Coquillon.
Une autre de ces collines, à l’ouest du village, est bien plus aride : on l’appelle à juste titre la Peyrière ou la Pierrière.
Entre ces deux collines, il y a un passage en pente douce, dénommé Saint Jacques.

Un peu d’histoire… Coquillon ? Saint Jacques ?

On ne peut s’empêcher de penser au chemin de Saint Jacques de Compostelle et à la fameuse coquille, emblème des pèlerins.
Peut-être qu’un des chemins du pèlerinage passait par-là.
Aujourd’hui, c’est un sentier de grande randonnée qui traverse Saint Jacques.

Un peu de géographie …et histoires d’eaux !

Contrastant avec les autres collines, rocheuses, calcaires, aux pentes abruptes, la colline de Coquillon est un gros tas de sable dont les pentes douces se prolongent jusqu’à Saint Jacques.

La colline de COQUILLON et ST JACQUES

De ce sable ocre-jaune utilisé par les bâtisseurs et qui donne aux constructions du village cette teinte si particulière.
Ce tas de sable constitue l’extrémité ouest d’un filon qui s’étend jusqu’à Saint Restitut, dans la Drôme, avec, au passage, une apparition à Viressac et à La Lichère.
Véritable éponge posée sur une couche d’argile imperméable, Coquillon est un réservoir d’eau. De nombreuses sources apparaissent au pied de la colline : au sud-est, vers le Muret, au sud, vers Valescure, mais surtout à Saint Jacques.
En 1888, des travaux de captage des sources de Saint Jacques permettent d’alimenter tout le village en eau courante !
Ce dispositif a fonctionné pendant presque quatre vingt ans avant d’être remplacé par l’ « eau de la ville ».
Maintenant, les sources de Saint Jacques retournent comme auparavant alimenter le Merdarou, petit ruisseau qui se jette dans le Valchaud.

Un peu de botanique …et de jardinage

Le sable de Coquillon et de Saint Jacques a permis le développement d’une végétation particulière : pins, fougères, bruyères et même des châtaigniers, réputés pour ne pas aimer le calcaire !
Cette végétation aujourd’hui abondante cache ce qui a fait pendant longtemps la réputation de Coquillon et de Saint Jacques : les jardins.
Aménagées en terrasses, les faysses, avec une terre facile à travailler, dépourvue de pierres, une couche d’humus fertile en surface et de l’eau en abondance, situés non loin du village, les jardins ont constitué une grande richesse pour les Saint Montanais.
Tout y poussait en abondance…Ah ! les célèbres asperges de Saint Jacques !

Une photographie datant de 1959 montre qu’à cette époque les faysses étaient encore bien cultivées, notamment à Saint Jacques, sur la partie droite de l’image et également sur le replat nord ainsi que sur la pente Est de Coquillon.





La vue actuelle montre que, depuis, la végétation s’est beaucoup développée, la plupart des jardins étant, hélas, abandonnés.

Bernard Hennevin, pour les Echos n°7, Septembre 2004

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